Le 19 septembre 1846, Notre-Dame a dit a La Salette:
“Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le Bras de mon Fils. Il est si lourd et si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous. Et vous autres, vous n'en faites pas cas! Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous! Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l'accorder. C'est ça qui appesantit tant le Bras de mon Fils! Ceux qui conduisent des charrettes ne savent pas jurer sans mettre le Nom de mon Fils! Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le Bras de mon Fils. Si la récolte se gâte, ce n'est rien qu'à cause de vous autres. Je vous l'ai fait voir, l'année dernière, par les pommes de terre. Vous n'en avez pas fait cãs, c'est au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, vous mettiez le Nom de mon Fils. Elles vont continuer à pourrir et à Noël il n'y en aura plus. Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront, et ce qui viendra, tombera en poussière quand vous le battrez. Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les bras des personnes qui les tiendront, les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront mauvaises et les raisins pourriront. Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous! S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé, et les pommes de terre seront ensemencées par les terres. Faites-vous bien votre prière, mes enfants? Ah! mes enfants, il faut bien la faire soir et matin. Quand vous ne pourrez pas mieux faire, dites seulement un Pater et un Ave Maria. Quand vous aurez le temps, il faut en dire davantage. Il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. Les autres travaillent, tout l'été, le dimanche, et l'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la Religion. Le Carême, ils vont à la boucherie comme des chiens! N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes enfants? Mais toi, mon enfant, tu dois bien en avoir vu une fois, vers la terre du Coin, avec ton père. Le maître de la pièce a dit à ton père: ‘Venez voir comme mon blé se gâte.’ Vous y allâtes tous les deux. Ton père prit deux ou trois épis dans sa main, les froissa et tout tomba en poussière. Puis, quand vous reveniez et n'étiez plus qu'à une demi-heure de Corps, ton père te donna un morceau de pain en te disant : ‘Tiens, mon enfant, mange encore du pain cette année, car je ne sais qui en mangera l'année prochaine, si le blé continue encore à se gâter comme ça.’ Eh bien, mes enfants. Vous le ferez passer à tout mon peuple.’” Notre-Dame s'élève au-dessus de terre et elle disparut.